Sommeil et insomnie

09/09/2019

Les yeux ouverts sur le vide de l'obscurité, vous fixez le mur ou le plafond en attendant vainement que vos paupières s'alourdissent et finissent par s'affaisser. Vous tentez de compter les moutons. En vain. De guerre lasse, vous vous emparez de votre smartphone ou rallumez la lumière, avec la certitude que vous paierez cet éveil prolongé au prix fort le lendemain, harassé de fatigue. 

La scène vous paraît familière ? Vous faites peut-être partie des 15 à 20 % des Français qui sont concernés par l'insomnie, fléau de nos sociétés modernes. Ou plus probablement des 17 % de Français qui souffrent de troubles du sommeil, selon une étude de l'INSV / MGEN menée en 2015.

Pour la médecine du sommeil, être atteint d'insomnie exige ainsi de remplir certaines conditions bien spécifiques, qui se traduisent par des difficultés à dormir mais aussi par les conséquences de ce manque de sommeil dans la journée :

  • Avoir une quantité ou une qualité de sommeil insatisfaisante.
  • Souffrir de grave anxiété ou de troubles pendant la journée.
  • Souffrir d'insomnie au moins trois fois par semaine pendant plus de trois mois.
  • Ne souffrir d'aucune maladie ou trouble mental pouvant être la cause de ce qui semble être de l'insomnie.

L'anxiété et le stress, premiers responsables

La source de ces insomnies ? Sans trop de surprise, les premiers responsables sont le stress et l'anxiété. "C'est la cause numéro 1" , assure Olivier Pallanca :

  " Certaines personnes ont des vulnérabilités au stress. Dès qu'ils vont être    trop actifs, qu'ils vont avoir un niveau d'éveil trop important, ça va activer le même déséquilibre. C'est typiquement ce qu'on constate chez les gens qui ne dorment pas à la veille de voyages ou d'examens. C'est ce qu'on voit en général dans la construction des insomnies chroniques, ça se répète et après il y a un conditionnement qui finit par apparaître. Les gens anticipent l'épisode puisqu'ils l'ont déjà vécu plusieurs fois, ce qui active les circuits d'éveil. "

Que faire ?

Dans "La Méthode scientifique", la neurobiologiste à l'INSERM et présidente de l'Institut National du Sommeil et de la Vigilance Joëlle Adrien précisait que les somnifères n'étaient utiles que s'ils étaient pris ponctuellement :

" On peut s'aider de temps en temps avec un somnifère adapté. Mais sur le long terme c'est impossible d'utiliser des somnifères car il y a une tolérance qui se construit, ils ne sont plus efficaces, et il y a une dépendance, donc si on arrête c'est la catastrophe et on ne dort plus du tout. "

Selon elle, la façon la plus efficace sur le long terme pour traiter l'insomnie reste une thérapie comportementale et cognitive, qui "consiste à faire prendre conscience aux personnes concernées du cercle vicieux dans lequel elles se trouvent. C'est une méthode validée depuis 20 ans dans les pays anglo-saxons et encore très peu en France malheureusement, où on a du retard sur ces méthodes là. Elle dure six ou huit semaines, et en deux mois vous avez compris comment gérer votre sommeil et on constate une amélioration vraiment substantielle".

Cet article est issu de :  Sommeil : que se passe-t-il dans votre cerveau insomniaque ? Par Pierre Ropert  (France Culture) Lien ici :  France Culture 

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